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Olivia montait pour la première fois sur une scène
Pour sa 41ème édition du Bocal Agité, Gare aux Théâtre à Vitry s/Seine (94) a proposé à 8 auteurs, 4 metteurs en scène et 8 comédiens, trois journées de création intensives.
Le 6 décembre, les 8 auteurs ont écrit chacun une pièce d’environ 10 minutes, autour de « pistes de rêveries » proposées. Les pistes avaient en commun la ville de Vitry comme siège d’événements divers.
Le soir du samedi 8 décembre, les metteurs en scène et comédiens proposaient leur version de ces pièces encore fraîches, travaillées la veille et la journée.
Tout ça en pleine effervescence « gilets jaunes », révolution urbaine annoncée et manif pour le Climat. Autant dire que les textes viraient autour des problématiques environnantes… on était même en pénurie de comédiens, aucun ne semblant disponible en cette journée de révolution annoncée.
CEPENDANT, nous sommes parvenus au bout et...
Florence Camouin a écrit Dans la cave, le Cave, mis en scène par Frédéric Franzil, avec Julie Boris et Rebecca Salmoni.
Léonie Casthel a écrit Louise, mis en scène par Henri Gruvman qu’elle a joué avec Clara Cirera.
Marie-Hélène Chiocca - moi-même - ai écrit A Quai, mis en scène par Benoît Rivillon avec Aude Kerivel et Benoît Rivillon.
Régis Moulu a écrit Deux Antilopes ou presque, mis en scène par Frédéric Franzil, avec Julie Boris et Rebecca Salmoni.
Natalie Rafal a écrit Le Train des Nuages, mis en scène par Henri Gruvman avec Féodo Proutchenko et Solange rabat.
Sonia Pavlik a écrit La Science des points mis en scène par Lionel Rougerie, avec Julie Maunautines et Krystel Beauchene
Claire Prendki a écrit Un Wagon à Vitry, mis en scène par par Lionel Rougerie, avec Julie Maunautines et Krystel Beauchene
Sabine Revilllet a écrit Cheveux - Cou - Epaules, mis en scène par Benoît Rivillon avec Aude Kerivel, Olivia Rivillon et Fanny Sutterlin.
Quelques images "A Quai". Sur le plateau Benoît Rivillon et Aude Kerivel.
A QUAI
Un homme et une femme comme une petite lumière dans un monde crépusculaire.
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3 personnages : le gestionnaire de quais ( Le GDQ) – le rêveur ( L R) – la femme avec enfant ( L F).
extrait
Une femme se tient à moitié prostrée, elle cache une partie de son visage, un homme la regarde.
Le GDQ : Annonce voyageurs : vous êtes arrivés en gare de Vitry sur Seine. Les voyageurs sont priés de laisser descendre avant de monter. Correspondance pour ex-Bruxelles 19H22 quai C. Quai D, passage du Congo-Océan prévu à 19H30 - arrêt exceptionnel ce soir en gare de Vitry. Les personnes qui ne prennent pas de train sont invitées à quitter la gare…
Le Rêveur : Pas envie. Pas envie de quitter la gare. Envie de prendre le train. Envie de rêver. Pas toi ?
Pas toi ? Rêves pas toi ? … Parles pas toi ? Dis, parle, parle, dis quelque chose. Lui, il parle tout le temps - pas le temps de rêver. Toi, femme, parle, dis quelques mots…
La femme le regarde et lui fait signe de la laisser tranquille.
Fais un effort, s’il te plaît… s’il te plaît… Il s’appelle comment ton fils ?
La Femme : Tu ne vois pas ? Tu ne vois pas que je suis une… femme ? Pourquoi tu me parles ? Me parle pas !
L R : Et pourquoi je te parlerais pas ?
L F : Tu sais pas ? Tu es le seul à pas savoir ?
Le Bocal en images...
oups, je crois que la manif s'est invitée ...
A Quai - extrait ( suite)
Le GDQ : Informations voyageurs : L’évacuation des quais se fera dans 14 minutes. Toutes les personnes qui n’ont aucune raison d’être dans la gare sont priées de quitter immédiatement les lieux.
Nous sommes le 20 décembre 2028, il est 19H18. La température extérieure est de 30°, légèrement au-dessus des normales saisonnières. Les personnes grippées sont priées de ne pas jeter leurs mouchoirs sur la voie.
L R : Ton fils, il s’appelle comment ?
L F : Louis.
L R : C’est bien Louis.
L F : Je ne sais pas.
L R : Tu n’aimes pas ici ?
L F : Aimer ? Comment veux-tu aimer ?
Elle découvre son visage. Elle porte des lunettes teintées.
L R : Le père de Louis, il est où ?
L F : …
L R : Tu réponds pas , Il est où ? Pourquoi t’es là, dehors ?
L F : ...
L R : Plus fort, je ne t’entends pas !
L F : Je… Tu vis pas ici, tu ne sais pas ce qui se passe ?
L R : Comment je suis pas d’ici ! Un peu je suis d’ici, je suis né ici.
L F : Alors, comment ! Tu ne sais pas ?
L R : Quoi ?
L F : Les femmes brunes, aux longs cheveux, trop belles … tu ne sais pas ? Il n’y a plus de femmes en sécurité…